Abattoir frigorifique de Ouagadougou : Hygiène et assainissement

"La viande est très consommé à Ouaga"

Ce jeudi 12janvier 2023, nous avons visité les locaux de l’abattoir frigorifique de Ouagadougou, situé à l’arrondissement n°4 de Nongremaasom. Sur le plan hygiénique, l’état du lieu qui nous procure la viande est sain.

Il est 10h 30mn, ce jeudi 12janvier 2023, lorsque nous sommes arrivées à l’abattoir frigorifique de Ouagadougou.  A l’entrée, on aperçoit des bouchers qui transportent de la viande pour ravitailler les marchés de la ville. Dans la cour, les tables disposées çà et là sont déjà vides. Un bac à ordures disposé après les locaux de l’administration déborde de son contenu que des ouvriers vident. Des moutons et des bœufs sont gardés dans un parc. Au côté ouest de la cour est dressé un autre bac à ossements. Des femmes s’activent à rendre propre la cour à l’aide de balaies, de râteaux et de poubelles. 

« Bien manger, mieux vivre » : dit-on. La viande est un aliment beaucoup consommé par la population Ouagalaise. Préoccupées par les conditions d’hygiène de l’abattoir, nous avons rencontré le contrôleur général des lieux, monsieur Abdoulaye NAPON. Assis dans son bureau, vêtu d’une blouse bleue, stylo à la main, et feuilletant un document, il dit être dans sa 17è année de service.

  Nous voulions l’interroger sur les conditions d’abattage, de conservation et de transport. Répondant à nos questions, il affirme : « Il faut d’abord que les animaux soient gardés dans un cadre au moins 72h où on passera à une sélection, question d’épargner les femelles en période de gestation. Nous disposons de pistolets pour l’étourdissement des animaux qui subirons par la suite le processus de saignement et de l’habillage ; s’en suivra l’inspection vétérinaire qui déterminera si la viande pourrait être consommable ou non. »

 Selon monsieur NAPON, après cette étape, la viande est conservée dans des chambres froides. « N’ont accès à ces chambres que les ouvriers contrôleurs qui sont formés en la matière et sont conséquemment équipés en tenues anti froid, bottes, chapeau et autres outils pour l’hygiène de la viande » Dit monsieur NAPON. « L’une des conditions de conservation de la viande est que l’animal soit abattu dans l’abattoir dans les règles requises. »

 Le transport de la viande sur des motos et non couvert est devenu monnaie courante. Cela foule au pied les règles d’hygiène et expose les consommateurs à des maladies. Sur cette question, le contrôleur ne nie pas les faits. Il rappelle l’interdiction de la pratique et souligne les efforts consentis pour le transport au sein de la société ; du lieu d’abattage au lieu de conservation. Il explique ensuite que des mesures sont prises à ce que les mandateurs ne transportent plus la viande à tètes nues ou sur les épaules. Il y a des équipements pour cela. Malheureusement les règles sur l’attitude à prendre ne sont pas respectées. Et pour le transport en ville, nous ne disposons que de deux camions. Avec des prix fixés depuis 2004, à 1000f pour la carcasse de bœuf et 100f pour les moutons et chèvres, sans tenir compte de la distance. Nous n’arrivons plus à couvrir les besoins de la population car la rentabilité ne suffit pas pour réhabiliter les moyens de transport. Pour la sécurité alimentaire, il n’est pas de notre seul rôle, mais la responsabilité de tous est engagée ».

Il est 11h 16mn. Nous quittons les locaux de l’abattoir dans l’espoir que les autorités sanitaires seront plus strictes dans le respect des règles d’hygiène pour le transport de la viande, de l’abattoir aux points de vente, car même si la viande sort saine de l’abattoir, elle peut être contaminée lors de son transport, et c’est la santé des populations qui pourrait en pâtir.

 

MINOUNGOU Sonia Blanche

OUEDRAOGO Guet-wende Tanti Elise