Huit personnes, dont quatre policiers, ont été inculpées par la justice burkinabè pour leur implication présumée dans la mort de manifestants en février 2011 à Koudougou (100 km à l’ouest de Ouagadougou), a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
En plus de ces huit personnes, un gendarme devrait être « incessamment » inculpé pour son implication présumée dans la mort d’un manifestant, a déclaré lors d’une conférence de presse la procureure générale près la cour d’appel de Ouagadougou, Honorine Méda Dabiret.
Cinq prévenus, dont trois policiers, sont actuellement détenus à la Maison d’arrêt et de correction de la capitale (Maco).
Le 22 février 2011, de violentes manifestations de jeunes avaient éclaté à Koudougou après la mort deux jours plus tôt, dans des circonstances controversées, de Justin Zongo, un jeune de 22 ans. Pour les autorités, il est mort de méningite, pour ses parents et amis son décès est lié à des tortures subies après son interpellation par la police.
Aucun étudiant ne figure parmi les civils inculpés, a précisé la procureure.
Les manifestations avaient été marquées par la mort de cinq personnes, quatre tuées par balles et un policier lynché par des manifestants, à Koudougou et dans ses environs.
Au total, 208 personnes dont 40 élèves, 28 étudiants, 54 gendarmes et 53 policiers, avaient été blessées, a détaillé Mme Dabiret.
Ces manifestations s’étaient étendues à travers le pays, confronté au même moment, jusqu’en juin, à une vague de mutineries qui a gravement ébranlé le régime du président Blaise Compaoré, en place depuis 1987.
En juillet 2011, trois policiers ont été reconnus coupables et condamnés à des peines allant de huit à dix ans de prison ferme pour leur implication dans la mort de Justin Zongo.
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