Le Burkina Faso a connu en 2021, une recrudescence des attaques terroristes donnant lieu à une panoplie de violations des droits humains. Il s’agit entre autre, du droit à la vie, à l’intégrité physique et moral, à la liberté de circulation, à la liberté religieuse, à l’alimentation, l’éducation, à la santé.
La typologie des victimes des attaques reste le même. Ces attaques ont ciblé, des lieux de cultes, des lieux publics, des véhicules de transport, des convois humanitaires, des symboles de l’Etat tels que les écoles, des commissariats de police, des brigades de gendarmerie, des postes de douanes, des bases militaires. Ce qui impact indéniablement à la jouissance des droits humains. Ainsi, l’ensemble des droits humains qu’ils soient civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, en vertu des principes d’individualité et d’interdépendance sont gravement affectés par la dégradation du contexte d’insécurité. En effet avec ce phénomène, nombreuses sont les populations en occurrence les personnes déplacées internes(PDI), qui ne jouissent pas pleinement de leurs droits à l’alimentation. Beaucoup d’entres elles se voient dans l’obligation de fouler parfois leur droit à l’intégrité physique et morale, en se prostituant ou à échanger le sexe avec quelques kilos de vivre. Selon le Ministère en charge de la femme, 1 040 cas de violences sexuelles et 5 224 cas de violences basées sur le genreBG ont été enregistrés en 2020 contre 11 020 en 2021.
Dans les localités à fort défit sécuritaire, la population a perdue son droits à la liberté de circulation et, à la religion. En effet de nombreux lieux de cultes ont été saccagés, des guides religieux tués notamment l’Abbé Jacques ZERBO le 02 janvier 2023.
Quant au droit à l’éducation comparativement à 2020, le nombre d’établissement secondaire et universitaire selon la Commission Nationale des Droits Humains(CNDH) et Human right Watch est passé de 2 169 à 3 280 sois 1 111 nouvelles fermetures en 2021. La région du Sahel concentre le plus grand nombres d’établissements fermés suivie de la région de l’Est.
Le droit à la santé se voit dégradé à son tour. Selon le bulletin n°20 du cluster santé, « beaucoup de structures sanitaires et de dépôts pharmaceutique sont détruits et des médicaments emportés ».
La dégradation de la situation sécuritaire, en dépit des opérations militaires et de sécurisation, entraine la fermeture des administrations publiques privant ainsi aux populations de jouir de leurs droits d’accès aux services publics administratifs.
La CNDH dans son rapport annuel de 2021, à indiquée que « la dégradation du contexte sécuritaire prive la population de droit à un abri ou logement convenable. Cette situation a entrainé un déplacement massif de la population contrairement à l’année 2020. Ce chiffre est passé de 1.579.976 au 31 décembre 2021, soit un taux d’accroissement de 46,98% à l’espace d’une année ». Le droit des enfants est aussi sous l’emprise des terroristes. Car selon Human Right Watch, « 20 enfants ont été tués en 2020 et le recrutement des enfants se poursuive. La liberté de presse a été bafouée à plusieurs reprises. Des journalistes comme Ladji BAMA sont menacés de mort et des médias tel que le groupe Omega sont suspendus pour avoirs diffusés de fausse information liée a l’insécurité ».
Le droit à la vie est devenu une banalité au Burkina Faso, depuis l’avènement du terrorisme. Des personnes sont tuées de part et d’autres. Des conflits ethniques et intercommunautaires s’installent. En effet, le Burkina Faso à enregistre un conflit ethnique le plus meurtrier jamais enregistré aux paravents. Plus d’une soixantaine de peulhs ont été tués par des mossis, pour avoir hébergés des présumés assassins le 1er janvier 2019. Pour Daouda DIALLO, porte parole du collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés(CISC), 210 personnes ont perdue la vie et occasionne plus de 5000 déplacés internes. Les organismes de défense comme le Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peules (MBDHP), de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), se joignent au comité de lutte contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) pour condamné le massacre de Yirgou. Ils interpellent l’Etat Burkinabè à mieux s’impliqué dans le respect des droits humain et de faire valoir la justice. Ils condamnent par la même occasion la tuerie de Nouna qui a eu lieu dans la nuit du 30 au 31 décembre 2022. Selon le communiqué du service d’information du gouvernement 28 personnes ont été tuées.
Moniratou BANDE
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