Après la publication le 15 décembre 2011 d’un document de stratégie de « préparation pour une crise alimentaire et nutritionnelle au Sahel et dans les pays limitrophes », les résultats des enquêtes menées à la fin de 2011 ont permis de préciser le nombre de personnes affectées par l’insécurité alimentaire dans les pays du Sahel.
Au Niger, les résultats d’une évaluation conjointe de la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire des ménages (EVIAM), rendus publics le 13 janvier, montrent qu’en novembre 2011, plus de 5 458 000 personnes (34,9% de la population) étaient en état d’insécurité alimentaire et nutritionnelle, dont 1.325.000 en insécurité alimentaire sévère.
Au Burkina Faso, une enquête menée dans 162 communes affectées par l’irrégularité des pluies a permis d’estimer à 1.670.000 le nombre de personnes vulnérables à l’insécurité alimentaire.
Dans d’autres pays, les estimations sont plus incertaines. Au Sénégal, les résultats d’une enquête sur la sécurité alimentaire n’étaient pas encore validés début février. En revanche, une enquête conjointe Gouvernement – partenaires sur la nutrition menée en novembre et décembre 2011, après la récolte dans les régions du Centre, du nord et de l’est du pays, a mis en lumière des taux de malnutrition aigüe globale élevés, qui dépassent le seuil d’alerte de 10% dans les régions de Matam (14,1%) et Diourbel (10,3%) et sont supérieurs à 5% dans six autres régions.
Quant au Mali, les estimations étaient déjà très difficiles dans le nord du fait de l’insécurité avant le début des affrontements entre l’armée et de la rébellion Touarègue mi-janvier. Les mouvements de populations, s’ils se poursuivent, rendront les évaluations encore plus difficiles, tout en aggravant la situation des populations les plus vulnérables.
Sur la base des résultats disponibles, le document de stratégie lancé en décembre a toutefois pu être actualisé. Renommé « Plan de réponse à la crise alimentaire et nutritionnelle au Sahel»2 il présente désormais des estimations des besoins par pays en matière alimentaire et nutritionnelle et chiffre le coût de la réponse. Ce coût total, estimé à près de 725 millions de dollars (481 millions pour la sécurité alimentaire et 243,6 millions pour la nutrition) intègre les demandes de financements inclus dans les Appels consolidés (CAP) du Tchad et du Niger.
Les auteurs de l’EVIAM estiment que le scénario le plus probable aboutit à une aggravation du nombre des personnes en insécurité alimentaire à 6.112.000 dès janvier 2012 et à 6.422.000 en avril, avec une augmentation beaucoup plus forte du nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère, qui atteindrait 3.500.000 en avril.
Le scénario suppose que l’assistance alimentaire apportée par le plan de soutien préliminaire du gouvernement couvre un mois de besoin. La FAO et le Programme alimentaire mondial (PAM) estiment par ailleurs que les cultures de contre-saison, limitées par un accès à l’eau réduit, auront peu d’impact sur les bilans alimentaires.1
En Mauritanie, les résultats d’une enquête menée en décembre 2011 ont révélé que près d’un quart (24,6%) des ménages ruraux étaient en état d’insécurité alimentaire, dont 12.9% en insécurité alimentaire sévère.
Source OCHA
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