D’une superficie d’environ 240 ha, le Parc Urbain Bangr-weoogo, Poumon Vert de la ville de Ouagadougou est aussi un cadre de loisir, de détente et d’éducation environnementale. Cet espace naturel aménagé est actuellement dans une situation peu reluisante à cause de la pollution, des inondations et des actions des hommes.
Avec la saison pluvieuse le parc urbain bangr-weoogo n’est plus très praticable. Plusieurs endroits sont inondés. C’est le constat que nous avons fait ce vendredi 15 juillet. L’entrée ouest faisant face à la mairie de l’arrondissement 9 de la ville de Ouagadougou est sous les eaux depuis la forte pluie tombée dans la nuit du 14 au 15 juillet 2022.
En plus des eaux de pluie qui tombent directement sur le parc, la plupart des eaux de pluie de Ouagadougou évacués par les caniveaux arrivent également au parc. Conséquences, il reçoit plus d’eaux que nécessaires et bien de plantes n’y résistent pas. « Plus l’eau reste longtemps, plus les arbres sont inondés, plus ils succombent. Beaucoup de cail-cédras ont succombé, vu que la plupart des eaux sont aussi polluées, car elles trainent des produits chimiques », nous laisse entendre Mamadou SANKARA, le responsable au parc chargé de l’éducation.
L’une des causes de pollution du parc est le plastique. L’usage du plastique est aujourd’hui du quotidien des Ouagalais. « Il est plus facile pour un Burkinabè de faire un kilomètre pour payer 25 francs de sachet d’eau à boire, que de faire 100 m pour mettre ce même sachet dans une poubelle », remarque un visiteur du parc rencontré sur place. C’est donc dans les rues, dans les caniveaux, sur des arbres et dans la nature que ses déchets se retrouvent. Ce qui a un grand impact négatif sur l’environnement. Le parc Bangr-weoogo n’y échappe donc pas. « Des quartiers aux canaux d’évacuations, les eaux trainent avec eux beaucoup de sachets plastiques et autres déchets. Ils font un stock au niveaux du parc, aux pieds des arbres, les martyrisant et bloquant le passage des eaux. Ce qui constitue un bouchon au passage de l’eau et favorise des inondations » ajoute Mamadou SANKARA avant de nous rassurer que « nous (les agents du parc) avons interpellé les autorités compétentes. Des actions sont faites, d’où le projet d’aménagement du canal de Bangr-weoogo », lancé depuis 2010 par le gouvernement.
En 2014, l’adoption de la loi n°017-2014 du 20 mai 2014 portant interdiction de production, d’importation, de commercialisation et de distribution des emballages et sachets plastiques non biodégradables a suscité beaucoup d’espoir quant à la lutte contre la pollution de l’environnement aux plastiques. Malheureusement, son décret d’application : le décret n°2015-798/PRES-TRANS/ PM/MERH du 3 juillet 2015, portant contraventions et amendes administratives applicables en matière d’emballages et de sachets plastiques est resté lettre morte.