Hausse de prix des produits de grande consommation : Un calvaire pour les ménages burkinabè.

Les prix des produits de grandes consommations haussent de jours en jours

Depuis fin mars 2022, les prix des produits de grandes consommations connaissent des hausses qui semblent échapper au contrôle des autorités régulatrices.

 

Ce matin, mercredi 29 juin 2022, la boutique de monsieur Amadou KOANDA grouille de monde. Il est 7h15 au quartier « La Zone Une » de Ouagadougou. Occupé à répondre aux besoins de ses clients, monsieur KOANDA, n’a pas assez de temps pour nos questions mais il essai cas même de nous satisfaire. Pour le boutiquier, l’avènement de la COVID-19 a provoqué la fermeture des frontières terrestres et affecté le transit inter-état.  L’insécurité grandissante sur notre territoire, la crise entre l’Ukraine et la Russie qui engendre la hausse des prix du pétrole et de la farine de blé sont entre autres les raisons de « l’inflation » des prix des produits de grandes consommations au Burkina Faso. Dans la boutique de Monsieur KOANDA, le prix du litre d’huile est passé de 1.500 Franc CFA à 1.750 Franc CFA pour la bouteille de Dinor et celle de marque Aya de 1.300 à 1.500. Les sacs de 50 Kg de riz varient de 11.500 Franc à 25.000 Franc, soit une augmentation de 500 à 2000 franc selon la marque. Les boites de sardines ont aussi connu une augmentation de 50 Franc sur les tarifs habituels. La remarque est similaire dans la boutique de Monsieur SORE. Là, même le Bic est passé de 100 Franc à 150 Franc l’unité. Dame OUEDRAOGO, venue acheter 50 francs de sucre chez monsieur SORE n’hésite pas à laisser voir son mécontentement. « Trop c’est trop, on ne peut pas s’en sortir dans ça. Le prix de tout augmente sauf les salaires des travailleurs. On vit au-dessus de nos moyens. Il y’a seulement deux ans cette quantité sucre au lieu de 50 était à 25 francs, même le prix du cube Maggi est passé à 100 Franc pour trois cubes (…) ». Au boutiquier de répondre : « on n’y peut rien, nous aussi on cherche l’argent ». Les prix que nous constatons dans les boutiques de quartiers ne sont apparemment pas ceux édictés par le ministère en charge du commerce.

Cette situation de plus en plus critique n’est pourtant pas inaperçue par le gouvernement, interpellé par la Ligue des consommateurs burkinabè (LCB) le 15 mars dernier lors de la journée mondiale des droits des consommateurs. Afin d’y remédier, une cellule de crise fut mise en place le 26 mai 2022, chargée de faire des propositions en vue de la résolution de cette flambée des prix.  Le 9 juin 2022, cette cellule est parvenue à des accord.

Commentant ces accords, le porte-parole du gouvernement, Lionel BILGO a annoncé au public que « Des mesures ont été adoptées pour la baisse des prix des produits de grande consommation que sont le riz, le sucre et l’huile, pour parer au plus urgent. Il s’agit de maintenir une baisse de la valeur en douane induisant une baisse de droit de douane. Cette baisse est de 2,25 milliards pour ce qui concerne le riz, 3,4 milliards pour ce qui concerne le sucre et 9 milliards de FCFA sur l’huile. L’impact global sur le budget de l’Etat est de 14,3 milliards de FCFA. Egalement, la suspension d’obligation de fournir le certificat d’assurance de transport de marchandise avant émission de la déclaration préalable à l’importation (DPI) ». Ces mesures qui visent à alléger la population, victime directe de ces flambées de prix, devraient rentrer immédiatement en vigueur. Malheureusement, elles semblent sans effet trois semaines plus tard.

En rappel, l’augmentation du prix de la miche de pain de 200g a suscité de longs débats entre la ligue des consommateurs, le gouvernement et les responsables de boulangeries. L’intervention du gouvernement a permis d’atténuer les tensions et de trouver un consensus.

A l’issue des échanges avec la faitière des boulangers, le porte-parole du gouvernement Lionel BILGO a annoncé le 09 juin 2022 que, le prix de la baguette est maintenu à 150 FCFA, mais le poids de la miche passe de 200g à 160g.

Les mesures prises doivent vite se concrétiser et les structures de régulations veiller à l’application de celles-ci, afin d’alléger le calvaire des citoyens qui peinent sous le joug de ces inflations.