. 13 décembre 1998, 13 décembre 2014, 16 ans déjà que le journaliste. Alors qu’il enquêtait sur la mort de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré en son temps, Norbert ZONGO et trois de ses compagnons ont été assassinés sur la route de Sapouy. Un assassinat qui jusque-là n’a pas encore été élucidé de façon claire par la justice burkinabè. Cette année encore, le collectif des Organisations Démocratiques de Masse et des Partis Politiques (CODMPP), a mené des actions comme à l’accoutumée depuis 1998, pour réclamer justice sur l’assassinat de Norbert Zongo et ses compagnons. La commémoration du 16ème anniversaire s’est tenu un peu plus d’un mois après la chute du régime Compaoré. L’espoir de voir enfin le bout du tunnel est permis.
7h ! Malgré le froid et la poussière, ce sont des centaines de personnes qui se sont retrouvés au cimetière municipal de Gounghin en cette matinée du 13 décembre. En groupe ou individuellement, tous se sont donnés rendez-vous devant les tombes de Norbert et de ses compagnons. Sur place il y avait les membres de sa famille (sa femme, ses sœurs, et biens d’autres membres de la famille), des proches, des amis, des militants et sympathisants de l’association des journalistes du Burkina (AJB), le Collectif des Organisations Démocratiques de Masse et des Partis Politiques (CODMPP), des militants des organisations de la société civile comme le Balai citoyen, bref, la population dans toutes ses composantes. Sur tous les visages, se lit la douleur de la perte du journaliste. D’une voix sanglotante, la chorale reprend en chant l’hymne en hommage à Norbert Zongo et ses compagnons. Les choristes reprenaient en refrain « on la tué, on la tué et brulé à Sapouy ». Que des moments de grandes émotions.
Prenant la parole, le président du bureau de l’AJB, Gnezouma Sanogo avec une conviction que Norbert les écoute affirme : « pour les combattants de la liberté, pour tous ces démocrates, patriotes, et révolutionnaires qui se sont battu pour la liberté et la justice, l’espoir de franchir au moins une étape importante dans ce dossier pointe à l’horizon. L’espoir est permis de connaitre au moins la vérité sur le quadruple assassinat de Sapouy ». A ces mots, certains dans la foule l’air convaincu acquiescent de la tête. Après son discours les gerbes sont tour à tours déposées sur les tombes d’Abdoulaye Nikiéma, Ernest Zongo, Blaise Ilboudo et de l’élève Flavien Nébié. Celui de Norbert Zongo est le dernier à être visité. Ensemble, les officiels portent les gerbes de fleurs sur la tombe puis silence. On se recueille un instant comme si à ce moment précis chacun parlait à Norbert.
Avant de partir les officiels demandent qu’on se recueille également sur les tombes des martyrs du 30 octobre. Chose à laquelle personne ne s’y dérobe. Après cela rendez-vous est donné à la place de la révolution où doit se tenir une marche meeting organisée par le collectif des organisations démocratiques de masse et des partis politiques pour réclamer vérité et justice sur l’affaire Norbert Zongo. Des nombreuses personnes venues rendre hommage à Norbert Zongo, nous rencontrons Thierry Zongo. Etudiant en communication et journalisme à l’université de Ouagadougou. Il estime qu’il est important pour lui d’être là. Evoquant la promesse du gouvernement de transition, Thierry Zongo trouve plutôt que « C’est au pied du mur que l’on reconnait le maçon, et qu’il ne faut pas uniquement se fier aux paroles des autorités. Que des dispositions concrètes soient prises pour la réouverture du dossier ». Pour Solange Marceline Nama, femme de Germain Nama (un ami très proche du journaliste), l’espoir sur le dénouement du dossier Norbert Zongo est permis avec notamment la chute du régime de Blaise Compaoré. Solange Marceline Nama pense que c’est plutôt le vœu de maman Zongo qui est en passe d’être exaucé. Elle qui n’a jamais cessé de se demander pourquoi son fils a été assassiné et qui sont les coupables.
Viviane Y.Bama
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