Du 29 au 30 juin 2022, le Centre National de Presse Norbert ZONGO (CNPNZ) en partenariat avec l’ONG Eirene au Sahel, a organisé une formation des journalistes radios de cinq régions du Burkina sur le journalisme sensible aux conflits à Kaya.
Mieux comprendre le conflit pour mieux le prévenir; comment résoudre un conflit sans violence; les règles déontologiques à respecter en tout temps et la posture du journaliste sensible au conflit. Tels étaient les grands points de cet atelier de formation à Kaya. Formation qui a été assurée par Monsieur Moussa SAWADOGO, journaliste et enseignant en journalisme.
Selon Monsieur SAWADOGO, « Un journaliste sensible au conflit est un journaliste qui milite pour la paix. C’est un journaliste militant, engagé ». Pour lui, il est donc important en temps de conflit, que chaque journaliste sache choisir avec précaution ces mots. Aussi a-t-il interpellé chaque participant à redéfinir quelle valeur il incarnerait en tant que journaliste et quelle est sa mission sociale. Pour ce faire, chaque journaliste doit aller au-delà de la peur pour aborder les questions de conflit dans l’intérêt général. « Tant qu’on ne domptera pas notre peur, on ne sera pas des journalistes professionnels, encore moins des journalistes sensibles au conflit (…) Je pense que chacun de nous en est capable », laisse-t-il entendre avant de clore cette séance de formation.
Pour Monsieur Abdoulaye DIALLO, coordinateur du CNPNZ, cet atelier de formation rentre dans le cadre d’un programme en partenariat avec Eirene au sahel. Un programme de promotion de la paix au sahel dont le volet communication est mis en œuvre par son centre. Pour cet atelier de formation, les journalistes sont venus des régions du Plateau-central, du Nord, du Centre-Nord, des Cascades et du Sahel. Au total treize radios ont bénéficié de cette formation avec une trentaine de journalistes. Selon M Diallo, « l’objectif de cette formation est d’amener les journalistes à être de véritables ambassadeurs et des promoteurs de la paix » dans l’exercice de leurs métiers. Cela à travers des productions de qualités dans ce sens. Preuves de l’importance de cet atelier de renforcement de capacité qu’il attend de recevoir très bientôt.
Cet atelier fut très bien accueilli par les participants qui n’ont pas hésité à exprimer leurs reconnaissances aux initiateurs et au formateur. Pour Arnaud SAWADOGO, chef de programme de la radio Bassneré de Tougri, cette formation leur permettra d’améliorer le traitement de l’information en ces temps de crises qui impactent fortement la région en générale et Tougri en particulier. La région du Sahel est certainement l’un des épicentres du terrorisme au Burkina Faso. Les journalistes de cette région ne se sont pas fait prier pour répondre présents à Kaya. Pascal PALE de la radio municipale de Dori accueille favorablement cette formation qui renforce selon lui ces capacités et l’aidera à améliorer ce qui se fait déjà au niveau des discussions avec les PDI, des tables rondes, des magazines, etc. Il déplore cependant la mauvaise collaboration avec l’administration locale et pense désormais pouvoir, grâce à cette formation, y remédier et améliorer sa pratique journalistique.
La situation sécuritaire n’est pas sans impacter le journalisme au Burkina Faso et la sécurité des journalistes dévient de plus en plus problématique. Pour ce faire, Monsieur DIALLO rassure en ces termes, « La sécurité des journalistes est une préoccupation pour le Centre national de presse Norbert ZONGO. Nous y réfléchissons depuis bien longtemps et nous essayons de la renforcer comme nous le pouvons ». Un plaidoyer serait fait au niveau des autorités pour la garantir, et des formations initiées au profit des journalistes sur comment se comporter sur un théâtre d’insécurité.
A la fin de cet atelier, Monsieur Abdoulaye DIALLO a rappelé aux journalistes qu’ils ont un rôle à jouer dans ces périodes chaudes de notre histoire. Ce rôle est d’être un rempart, des agents de paix, des médiateurs et cela dans le respect de l’éthique et de la déontologie du métier. « Des journalistes sensibles au conflit. Pas ceux qui viennent jeter de l’huile au feu, mais plutôt ceux qui contribuent à l’éteindre ».
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