Ouagadougou : Les inondations sont la rançon de nos comportements

Les caniveaux se transforment dans des quartiers de Ouaga en dépotoirs.

A Ouagadougou la saison pluvieuse 2022 semble très gracieuse en eaux. Malheureusement elle vient avec son lot d’inondations. Les canaux d’évacuation des eaux de pluie ne fonctionnent pas correctement car ils sont bouchés par les déchets que jettent les riverains.

Il est 06h00 au quartier Tanghin de Ouagadougou. Ce matin du 10 Août 2022, les rues grouillent de monde, chacun s’activant dans son quotidien. Au « feu de Tytis », la circulation est fluide donnant un assez beau spectacle routier. A côté de ce spectacle, un autre moins amusant et moins attirant nous est offert sous les dalles des caniveaux. « Un spectacle offert gratuitement par les déchets plastiques en collaboration avec la population humaine qui y réside »

Dans ce quartier, tout comme dans bien d’autres à Ouagadougou (Somgandé, Tampouy, Patte d’Oie, Karpala, …) de la même réputation pour ce qui est de l’insalubrité, il n’est pas rare de voir des dépotoirs à l’aire libre. Quand ils ne sont pas devant les cours, ces ordures sont stockées dans un coin du quartier.

C’est le cas derrière l’église Pentecôte de Tanghin, en face de l’université Ouaga 3S. Ces immondices côtoient le marché communément appelé « le marché énergie » qui y déverse toutes ces ordures. « Ces sachets et ces ordures que nous y jetons, nous reviennent toujours par le vent. Mais on n’a pas le choix, vu qu’on n’a pas de poubelles ici » essaie de se justifier une commerçante du marché.

A côté de ce dépotoir  à l’air libre, longe le mur de l’église Pentecôte un canal d’évacuation d’eaux de pluie. Dans une eau nauséabonde de celui-ci, baignent des centaines de déchets plastiques (sachets plastiques, bouteilles d’eaux, pneus, …). Ce spectacle est selon Monsieur Pascale OUEDRAOGO, résident du quartier, l’œuvre de l’insouciance écologique de la population, « c’est le moindre de leurs soucis » dit-il.

Plus loin, sur l’avenu Charles De Gaule de Ouagadougou, ce même spectacle nous est donné. Bien que des efforts soient faits à travers l’Opération MANA-MANA (initiative du gouvernement pour que les populations assainissent leurs cadres de vie), il reste encore beaucoup reste à faire.

L’abandon des sachets plastiques dans la nature a pour conséquence l’inondation en cas de pluie car les canaux d’évacuations se bouchent. Pour Lompo N’teni, étudiant à l’université Joseph Ki ZERBO de Ouagadougou, il est nécessaire de sensibiliser la population et de la rééduquer sur la gestion des déchets plastiques.

Malheureusement, même ceux qui sont censés être informés et éduqués ne jouent pas leurs rôles car « au campus il y’a des poubelles partout mais les étudiants préfèrent jeter les sachets par terre, et ça ne dit rien à personne. Quand c’est ainsi à l’université, qu’en sera-t-il dehors ? »