Science: l’ISSP veut mieux valoriser les recherches scientifiques au Burkina Faso

Un chercheur présentant les résultats des études de son groupe

L’Institut Supérieur des Sciences et des Populations (ISSP)se veut un creuset de la recherche scientifique au Burkina Faso. Le 30 juin dernier, il a réuni plusieurs chercheurs travaillant sur divers thèmes comme : la tendance de la mortalité, la migration, l’orpaillage, la santé reproductive et le devenir des produits du système éducatif ont été au cœur des échanges.

Grâce au financement de l’Union Européenne l’ISSP réalise depuis 2018 des recherches sur les comportements de la démographie burkinabè. Cela se fait dans le cadre du projet de « Renforcement des capacités, production et diffusion de connaissances sur la population burkinabè », dont l’objectif est la conception, la mise en œuvre et le suivi des politiques de développement.

Le Dr Bruno LANKOANDE avec son équipe se sont appesantis sur les tendances de la mortalité et l’évolution des causes de décès au Burkina Faso. Cette étude intervient dans un contexte d’émergence des maladies transmissibles et non. Il ressort de l’analyse du groupe que les comportements des populations vis-à-vis des maladies varient en fonction de l’habitat. L’âge, et le genre des individus influencent également leurs attitudes face à la pathologie.

La deuxième étude est axée sur le thème Jeunesse migration et développement quelles stratégies pour optimaliser l’apport des migrants au développement au Burkina Faso. Cette étude fait le point sur les tendances migratoires afin d’identifier les défis et les recommandations. Dr Bonayi Hubert DABIRE et son équipe constatent que plus de 86,5% de la diaspora burkinabè vit en Côte d’Ivoire. Leurs études démontrent que la solde migratoire est toujours négative (il y a plus de burkinabè qui émigrent que de non burkinabè qui s’installent au Faso). Les émigrés burkinabè effectuent des transferts de fonds au pays, mais dans la plupart des cas, ces fonds sont utilisés pour la consommation et moins pour l’investissement. Les chercheurs proposent entre autres la bancarisation des transferts.

Les hommes de science suivent la présentation d’un collègue

Certaines burkinabè migrent vers les sites d’orpaillage. D’où le projet d’études sur l’impact sociodémographique de l’activité minière au Burkina Faso. Un collège de scientifiques dont Le Dr Gabriel SANGLI a mené cette recherche. Selon ces hommes de science, l’enjeu majeur de l’activité aurifère est la santé des populations proches des sites. D’autres dommages collatéraux seraient la déscolarisation, et une sécheresse future. La distribution des revenus et la question de l’appartenance de la terre est source de conflit entre les acteurs de l’activité. Les jeunes filles qui travaillent sur les sites ont difficilement accès aux services de Santé Reproductive. Cest ce que va démontrer l’étude suivante.

Il en est qui ont travaillé sur l’accès des adolescentes et jeunes aux services de Santé Reproductives au Burkina Faso : obstacles et opportunités. Pour ces chercheurs, les services de santé reproductive ne sont pas accessibles aux adolescentes pour des raisons diverses. Les adolescentes sont stigmatisées lorsqu’elles veulent des produits de santé reproductive. A en croire les premiers résultats de l’analyse,les agents de santé ont des valeurs sociales qu’ils n’arrivent pas à adapter aux volontés des clientes. Ils adoptent parfois des comportements stigmatisant vis-à-vis des jeunes filles qui fréquentent ces centres de santé. Cela pose dans le fond un problème de capital humain. Ceci étant, le comportement de la jeune adolescente est relatif à son niveau d’étude.

C’est ce que les doctorants Barkissa ROUAMBA et Sibi GUISSOU vont défendre dans la présentation des premiers aboutissements de l’étude du devenir des sortants du système éducatif au Burkina Faso. Toute l’équipe de chercheurs autour de ce thème veut contribuer à une meilleure connaissance des facteurs explicatifs de l’insertion professionnelle des produits du système. Ils constatent que les sortants du supérieur accèdent plus rapidement à un premier emploi comparativement aux autres. Les résultats de cette analyse prouvent qu’au supérieur par paire de groupe, les sortants des filières : Sciences Humaines et Langues, Art et Communication accèdent lentement à leur premier emploi. Le doctorant Guissou d’en rajouter : « Paradoxalement, être sorti de l’enseignement technique ou professionnel semble prédisposer un retard dans l’obtention  d’un emploi après le secondaire ». La question de l’adéquation du système éducatif reste donc posée.

Le directeur de l’ISSP le Pr Abdramane SOURA rassure : « Toutes les recherches sont toujours en cours. Du coup les résultats des recherches que nous avons à la date d’aujourd’hui sont partiels ». Les cinq (05) recherches sur onze (11) traitent du développement en relation avec les comportements des populations. Rendez-vous est pris pour Septembre prochain pour la présentation de six (6) autres projets d’études.