Sécurité : le terrorisme bat de l’ail

"La situation sécuritaire du pays ne connait toujours pas de changement"

Du 24 Janvier 2022 au 24 Janvier 2023 le Burkina Faso a été dirigé par trois présidents. La situation sécuritaire est devenue un argument solide pour les putschistes de prendre le pouvoir. Les Burkinabès cautionnent ces renversements de pouvoir dans l’espoir de retrouver la paix.

Le Burkina Faso connait une instabilité sur le plan politique depuis la chute du président Rock Marc Christian Kaboré qui avait été démocratiquement élu en 2015 puis réélu en 2020. Jugé incompétent par la majorité des Burkinabès, le président Kaboré sera renversé le 24 janvier 2022 par le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) dirigée par le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. On constate huit mois plus tard, que la situation sécuritaire ne connait toujours pas de changement, bien au contraire les attaques terroristes s’intensifient.

Ainsi le 30 septembre 2022, le président Damiba sera lui aussi renversé par autre un membre du MPSR à savoir le capitaine Ibrahim Traoré. Il accuse le président Damiba de s’adonner à des aventures politiques malheureuses et promet la sauvegarde et la restauration du territoire Burkinabé. La particularité entre les discours de ces trois présidents est que l’on constate un appel au patriotisme. Mais l’on constate que l’information est beaucoup plus contrôlée sous le président Damiba et le président Traoré. Les activités présidentielles sont couvertes presque exclusivement par le service de la communication de la présidence du Faso. Du coté promesse et réalisation entre ces trois présidents, l’on constate que la situation sécuritaire ne s’est toujours pas améliorée. Le capitaine Ibrahim Traoré a lui-même reconnu le vendredi 17 janvier à l’université Joseph Ki Zerbo que les attaques ont augmenté.

Pour Atiala Serge Oulon, Directeur de publication du bimensuel « L’évènement », il n’y a pas de solution contre le terrorisme en dehors d’un état de droit et d’une gouvernance vertueuse et ces éléments se trouvent dans un processus démocratique. Il faut donc revenir à l’ordre constitutionnel car la lutte contre le terrorisme est une vision globale d’état. Aucun pays n’a été sauvé par un messie. L’ancien chef de fil de l’opposition politique Burkinabè Zépherin Diabré estime que, « C’est à nous Burkinabè de savoir ce que l’on veut. Je me situe stricto sensu sur le terrain de la lutte contre le terrorisme, puisque c’est la raison de l’arrivée des militaires au pouvoir. Jusqu’ici, il n’y a eu aucune rencontre directe et formelle entre la classe politique et le MPSR2. Les activités des partis politiques sont d’ailleurs suspendues. Le MPSR a choisi de tenir la classe politique à l’écart de son action. Ce qui me pose problème, c’est l’incohérence du MPSR et de ses chantres qui se plaignent du silence et du manque de soutien des partis politiques, alors même que les activités des partis politiques sont suspendues ! On ne peut pas avoir une chose et son contraire »

Rappelons que ça fait maintenant huit ans que le Burkina Faso souffre du terrorisme.  La première attaque terroriste du pays remonte au 4 avril 2015. Force est de constater que malgré les différents changements à la tête du pouvoir, le phénomène du terrorisme continue de prendre de l’ampleur.

OUEDRAOGO PALINGWENDE LATIF ABRAHAM.