Thomas SANKARA aurait certainement combattu le terrorisme autrement. C’est ce que pensent des enseignants chercheurs des universités du Burkina Faso lors du colloque international Sankara et le développement organisé le 27 juillet 2022 par l’université qui porte son nom.
« Repenser la sécurité au Burkina-Faso : réflexion au prisme de l’héritage sankariste ». traitant de ce thème, le Professeur Abdoul Karim SAIDOU et son équipe pensent qu’il faut « faire recours aux valeurs patriotiques, et redéfinir les relations civilo-militaires ». Les résultats de leurs analyses soutiennent que « Face à la doctrine sankariste de la politisation ouverte, s’est imposée une politisation déguisée de l’armée ». Ils vont plus loin pour dire que : « Sous SANKARA il y’avait la démonopolisation de la sécurité. Tel était le cas sous Roch Marc Christian KABORE mais avec une tendance occidentale. Nous sommes dans une logique de paradigme de construction intellectuelle importée », avant de poursuivre en disant : « Avec la création de la police de proximité, le régime KABORE a été un prolongement du régime Compaoré en termes de coopération civilo-militaire ». L’étude démontre que le président KABORE avait « un discours de guerre mou », avant de lui reprocher d’avoir été « distant des troupes ». A l’opposé, elle dépeint SANKARA comme l’homme qui avait « un discours de propagande et qui était près des troupes au front ». Le groupe, se fondant sur les idées de SANKARA, propose aux burkinabè de « mobiliser leurs énergies dans un cadre unitaire pour compter d’abord sur nos propres forces et faire corps avec l’armée ensuite ».
Le docteur Lucien BATCHO aussi estime dans la même ligne que le Pr SAIDOU qu’« éclairé des positions de SANKARA, il faut refonder et inculquer à nouveau le patriotisme aux fils du pays ». Dans un contexte de recrudescence et de multiplication des attaques au Burkina Faso, il traite des actions des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et du dialogue avec les groupes armés dans la région du Nord au Burkina Faso. Pour lui, la confiance entre les VDP et les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) est très importante.
Pour ce qui est de la coopération Nord-Sud, le docteur Salif KIENDREBEOGO de l’université Norbert ZONGO de KOUDOUGOU rappelle que le président SANKARA la concevait comme « le lieu d’expression par excellence de l’impérialisme des pays du Nord vers le Tiers-Monde avec le glissement de la coopération vers l’aide ». D’où sa conclusion que « la perception de Sankara est pertinente dans l’Afrique d’aujourd’hui à la croisée des chemins, toujours en quête de repères ».
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