« En fin de mission, je ne peux pas porter une appréciation objective sur la situation sécuritaire actuelle au Burkina Faso. J’ai fait face à un fléau volatile qui varie selon plusieurs paramètres ». Ces propos du commandant Laurent MICHON de la force barkhane en fin de mission, lors d’une conférence de presse le jeudi 21 juillet 2022, en disent long sur la complexité de la crise sécuritaire que vit le Burkina Faso.
Pour lui, « la superpuissance française face aux terrorismes est parfois un fantasme. Nombreux sont ceux qui sont remontés aujourd’hui contre la force barkhane à cause de tout ce qui se dit sur l’armée française et cela va perdurer tant que les populations seront désinformées », estime-t-il avant d’ajouter. « Pour ma part, je suis heureux d’avoir pu contribuer modestement à améliorer les relations de la France avec l’un ou l’autre pays de la région ».
Mais « la situation ne s’améliore pas au Burkina Faso pour plusieurs raisons. Les terroristes exploitent très intelligemment les corridors des pays attaqués. Nous sommes aussi dans un contexte ou l’enracinement du terrorisme est tel qu’il devient un problème endogène ».
Cette lecture de la situation par le Commandant de la force Barkhane fait dire à l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc HALLADE, que la guerre au Sahel est un combat de longue haleine contre des gens bien organisés. « Ne nous trompons pas d’ennemis », a-t-il poursuivi avant de soutenir que l’intérêt de la France au Burkina Faso est la stabilisation du sahel. « Nous ne facturons rien. Barkhane c’est une opération par définition qui coûte cher au contribuable français mais qui ne coûte rien au burkinabè ».
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