Les mouvements de contestations deviennent de plus en plus fréquents au Burkina Faso. Toutes les couches de la société sont entrées dans le bain de foule. Protester est devenu un effet de mode. On en vient donc à se demander, est-ce là les séquelles de l’insurrection ? Ou du moins, l’insurrection serait-elle en train de se poursuivre? Ces mouvements entachent un tant soit peu le bon fonctionnement de la machine transitoire.
Depuis quelques temps les mouvements de contestation gagnent du terrain aux Burkina Faso. Il ne se passe pas un jour sans qu’il y ait grève ou sit-in. Au début ce sont ces mouvements qui ont conduit à l’insurrection et à la chute du régime Compaoré. Aujourd’hui on aurait envie de dire que dans cette lutte effrénée pour la justice, l’égalité, le changement, la raison n’a pas toujours été la chose la mieux partagée. En effet à l’arrivée, on est en droit de se poser quelques questions, notamment sur les motivations réelles de certains manifestants. Etait-ce un combat pour la démocratie ou un combat pour créer l’anarchie dans la société? Aucune couche de la société n’est épargnée des travailleurs du public à ceux du privé en passant par les élèves et étudiants, tous veulent se faire entendre. Cela constitue en quelque sorte la tache noire de cette insurrection burkinabè. Le Burkina risque de devenir le pays par excellence de contestations.
Le gouvernement de la transition ne doit plus rester sous silence. Il doit prendre ses responsabilités et ne plus se plier aux caprices des tous ces « ça profite » qui ne veulent que semer la zizanie. Le président du Faso Michel KAFANDO a pourtant affirmé le 31 décembre 2014, lors de ses vœux à la nation que le silence du gouvernement n’est pas une faiblesse. «Mais qu’il soit bien entendu et que cela soit bien clair, il n’y aura plus de place pour les contestations injustifiées, parce qu’on se dit que c’est dans l’ère du temps ; pour ceux qui s’agitent à tort et à travers, croyant intimider le gouvernement. Nous ne sommes pas dupes de leurs manœuvres et surtout nous savons que les mêmes qui sont prompts à la dénonciation, à la délation, voire au sabotage, sont ceux-là qui mangeaient, il n’y a pas longtemps encore, au râtelier du régime déchu. Nous avons pris l’engagement de conduire le pays vers une démocratie modèle, et, pour donner l’exemple nous-mêmes, nous évitons les méthodes dures et arbitraires de gouvernement. Mais si ce comportement doit être interprété par certains comme un signe de faiblesse, alors, sans état d’âme, nous prendrons nos responsabilités.», avait-il déclaré.
Malgré tout, des enseignants jettent l’éponge sous la pression des élèves, des salaires s’augmentent au détriment de la vie même des entreprises. On dit souvent qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, mais dans ce cas de figure, « trop, c’est trop ». Les burkinabé doivent arrêter cette façon anarchique de vouloir coute que coute le changement, en tout cas s’ils tiennent à la réussite de la transition et à la consolidation de cette démocratie tant convoitée. A bon entendeur salut !
J. Benjamine KABORE
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