Si les restaurants se comptent aujourd’hui par centaines dans la ville de Ouagadougou, ceux de fortunes sont encore plus nombreux et de plus en plus fréquentés. Bien que l’hygiène n’y soit pas toujours de mise, les restaurants dits « par terre » semblent échapper aux contrôles des agents d’hygiène et aux services d’impôts.
Il est 9h50 au restaurant de « Madame Benga », au quartier Tanghin de Ouagadougou. C’est toujours l’heure de travail et la plupart des clients de la restauratrice sont au service ou en classe. Une musique douce sonne dans un maquis en face. Mêlé aux bruits des motos et voitures qui passent sur la ruelle, un mélange sonore assez désagréable frappe gravement l’oreille. Mais, rien de tout cela ne semble préoccuper les deux clients de Madame Benga. Billa et Oussou (noms d’emprunt) qui sont des clients familiers.
Après avoir commandé un plat mélange : 200 Franc CFA de haricot et d’atiéké, communément appelé « Abidjan-Ouaga » ou encore « Beng-tiék », nous nous installons à une table.
Les deux clients ont fini de manger et se mettent à causer de leurs familles, de mariage au village et de leurs activités quotidiennes. Ils disent être familiers du restaurant depuis plusieurs années et sont toujours satisfaits. « Nous aimons ce restaurant par ce qu’ici nous sommes tous familiers et nous nous sentons chez nous. Elle est accueillante et prépare bien », confie Oussou.
Madame Benga est voisine d’un jeune entrepreneur avec qui elle partage l’espace. Celui-ci, carrossier (soudeur de capots plastique de moto) dégage souvent de la fumée de plastique, mais cela n’empêche que les deux entrepreneurs cohabitent paisiblement.
Non loin de chez Madame Benga, une autre restauratrice fait aussi du « Benga » et du « souma » (Haricot et poids de terre). Aujourd’hui, elle a plus de clients que sa voisine.
Jean, jeune tailleur du quartier prend 200 franc de poids de terre et s’installe sur un banc du restaurant. Manipulant son téléphone, il consomme tranquillement son plat. Il n’est pas trop bavard. En moins de 10 minutes il finit de se restaurer, remercie la vendeuse et s’en va.
Le jeune styliste nous confie qu’il fréquente ce restaurant parce que, selon lui, c’est moins coûteux, simple et bien fait.
Madame Benga et sa concurrente exercent toutes deux ce métier depuis plus de 10 ans et sont bien connues de leurs clientèles du quartier. Pour elles, c’est la confiance en leur travail qui est la clé de la fidélité de leurs clients.
Laisser un commentaire